Château Couvert

Dans le groupe des fameux châteaux de la Loire construits à la Renaissance, Château Couvert, par son style et par la pierre utilisée, le « tuffeau », est celui qui est situé le plus au sud de la Loire.

Édifié sur le fief de Jaulnay en 1519 par François Fumé* Maire de Poitiers, Château Couvert mêle discrètement son architecture au cœur de la ville tout en s’intégrant parfaitement dans les ruelles étroites du centre bourg.

Ce fief de Jaulnay était, à l’époque, placé dans la mouvance de l’abbaye royale de Fontevraud et de la Tour de Maubergeon à Poitiers, qui appartenait aux Comtes du Poitou. Il y a donc un peu moins de 500 ans, nous étions à l’époque de la première renaissance qui vit l’édification de châteaux de la Loire, sous le règne de François 1er, tels que Chenonceau, Azay-le-Rideau, Chambord…

De cette époque, il garde son aspect médiéval avec des parties défensives d’où il tire son nom « Couvert » qui, ici, a le sens militaire de « défendu ».
Comme la plupart des châteaux de la Renaissance, l’ossature est médiévale et le décor de la Renaissance. Le rez-de-chaussée voûté de Château Couvert était occupé par les cuisines. Au Moyen-âge et à la Renaissance, le Seigneur et sa famille mangeaient avec le personnel administratif du fief et les ouvriers agricoles travaillant sur le domaine.

Ses caractéristiques:

Côté jardin: Une façade de prestige avec un corps de bâtiment rectangulaire, flanqué de 2 grosses tours rondes.
Côté cour: Une terrasse avec d’un côté un porche d’entrée (aujourd’hui détruit) et de l’autre la tour du grand escalier en vis qui montait jusqu’au niveau du toit principal.
Vers le Nord, une galerie conduisait à une chapelle qui fut transformée en maison d’habitation au XVIIIe siècle.
Du Moyen-âge. Il demeure les fonctions militaires défensives. Les fossés balayés par des canonnières, des circulations dans l’épaisseur des murs (jusqu’à 3 mètres à la base). Un chemin de ronde couronnait tout le château avec des mâchicoulis sur les tours, dont il ne reste aujourd’hui que le premier étage.
Son nom vient donc de sa bonne couverture au sens militaire du terme, c’est-à-dire de sa solide protection contre d’éventuelles attaques.
De la Renaissance. Cette marque apparaît dans les très grandes fenêtres donnant une abondante lumière, ainsi que dans le décor lui-même à savoir des travées verticales qui cadencent la position des fenêtres sur la façade et s’ornent de moulurations et de chapiteaux à corne de bélier de style ionique (inspiration de l’antiquité grecque et romaine). La symétrie n’était pas de mise à cette époque. C’est la fonction et l’équilibre entre toutes les parties qui commandent l’architecture. Château Couvert fut construit en un seul chantier, d’où sa remarquable unité. Il est en pierre de tuffeau comme les châteaux de la Loire.

Ses fonctions principales:

Dans la première partie du XVIe siècle, c’était un centre administratif et de gestion qui remplissait trois fonctions :
– Gestion du domaine agricole
– Gestion administrative et militaire (routes, chemins, puits, lavoirs, fours à pain…)
– Fonction judicaire (cours de haute et basse justice devant régler tout conflit.
Château Couvert restera près de trois siècles dans le patrimoine des Fumé avant d’être acheté, peu avant la Révolution, par une famille de Bourgogne : les de Foudras.
La famille des Tudert en sera quant à elle dépossédée après la révolution. L’Ordre de Malte avait par ailleurs trouvé bon nombre de ses chevaliers dans ces trois familles.
Avant d’être repris par les propriétaires actuels, cet édifice hébergea après la seconde guerre mondiale, une colonie de vacances pour des familles travaillant dans les filatures du département du Nord.
Au début des années 80, Château Couvert, en ruine, fut acheté par Danielle Grimaldi-Magré et Pierre Magré, un couple d’artistes, qui commença une restauration qui dura plus de vingt ans. Inscrit en 1984 il abrite depuis 2005, sur ses trois niveaux supérieurs, un Centre d’art abstrait baroque unique, ouvert au public. Contacts au 05.49.51.83.80 ou 06.75.60.99.69.

*Son père Pierre Fumé édifia l’hôtel éponyme à Poitiers

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