Le vignoble de Louneuil

LE FIEF DE LA TOUR DE BRIN BLAMANCEPS OU CHENIN.

Vers l’an 140, sous l’empereur romain Hadrien, il est question de la vigne à l’époque de Julien, gouverneur du Poitou. Julien était donc un manceau (de manus, « main », et de capio, « prendre » ; manceau : celui qui prend en main). Julien fut donc le manceau et c’est lui qui importa le blamanceau (cépage blanc du manceau).

En effet, les deux voies romaines appelées le Pavé de Saint-Maur et le Chemin des Boeufs traversent les communes d’Avanton et de Jaunay-Clan, ce qui semble accréditer cette version.

Dans le département de la Vienne, le pinot blanc de la Loire ou chenin donne, dans des terres argilo-calcaires, des vins parmi les meilleurs et très recherchés à Tours. Les cépages blancs de la Vienne sont respectivement la folle, le chenin ou blamanceau et la blanquette.

Tout ceci pour établir que le blamanceau ou chenin, qui a fait à bon droit l’orgueil et le profit des vignerons de Touraine, du Saumurois, du Loudunais et d’une grande partie du Poitou, a été cultivé dans un premier temps sur le domaine de la Tour de Brin, commune de Jaunay-Clan. Cette renommée est allée plus loin, car elle a traversé les plaines du Neuvillois et du Mirebalais pour y laisser de nombreux « enfants » qui, encore aujourd’hui, se portent à merveille.

On remarque aussi que Rabelais a, en son temps, chanté le vin d’Anjou (le pinot blanc), mais il buvait aussi du bon vin du Loudunais.

La Tour de Brin remonte apparemment à Philippe Auguste. Elle fut rendue au duc du Berry et comte du Poitou, le 1er février 1405, par Pierre de Brizay qui mourut en 1413. Son frère et héritier, Aimery de Brizay, seigneur de la Tour de Brin, devint intendant général jusqu’en 1418. Il avait épousé Marie Chenin en 1407. Cette gentille dame était originaire de Mazeuil en Mirebalais, située en ancienne Touraine.

On note que le manceau, vin récolté sur les terres d’Aimery de Brizay sur les coteaux de la Tour de Brin, fut offert le 3 octobre au duc d’Orléans.

Quant à l’appellation « chenin », elle aurait pu être établie par la famille de Marie Chenin, l’épouse dudit Brizay.

Cette appellation « chenin » prit de l’extension près de 150 ans plus tard sous Henri II, avec Diane de Poitiers, châtelaine de Chenonceaux.

Sous Louis XIII, le domaine de Brin comptait plus de 1 000 hectares de vignes, visibles jusqu’à l’église de Jaunay-Clan.

À cette époque, le domaine de Brin était érigé en châtellenie qui dépendait de l’Abbaye de Fontevraud.

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