Le Château de Montfaucon

Le château de Montfaucon, autrefois propriété de la famille de Montfaucon, a connu une histoire riche et complexe. À travers les siècles, il a changé de mains, passant entre les familles de Pleignart, Vieux, Monléon et Chasteigner. Cet article présente un inventaire détaillé des meubles et des objets domestiques retrouvés dans le château, dressé en 1562. Cet inventaire offre un aperçu précieux de la vie quotidienne à cette époque, bien que le château soit aujourd’hui démantelé et en état de délabrement.

Le château de Montfaucon était initialement la propriété de la famille de Montfaucon. En 1397, il passa entre les mains de Jean Pleignart suite au mariage de sa femme, Jeanne de Montfaucon. En 1476, il fut acquis par Jacques de Vieux, écuyer. Au début du XVIe siècle, il devint la propriété de Louis de Monléon, seigneur de Touffou et d’Abain, dont la fille Claude le transmit aux Chasteigner par son mariage avec Jean Chasteigner, seigneur de la Rochepozay, en 1519. En 1664, Jean du Tertre, écuyer et seigneur du Coudray, vendit le château au couvent des Filles-Notre-Dame de Poitiers, où il résidait à l’époque.

Le château de Montfaucon subsiste encore aujourd’hui dans l’état où il se trouvait en 1562, bien qu’il soit démantelé et délabré. Bien que le ménage de Jean Chasteigner n’ait apparemment pas habité le château (préférant résider à Touffou et à Abain), la présence d’objets portant leurs armoiries suggère une occupation antérieure du château.

Un inventaire, rédigé le 5 octobre 1562, fut réalisé par les notaires Estienne Bonnyn et Pierre Dubrueil, en présence de François et Charles de La Tousche, écuyers, ainsi que de Maître Martin Grenet, procureur de Messire Jehan Chasteigner et Dame Claude de Monléon, son épouse. L’inventaire comprend une liste détaillée des meubles et des objets domestiques retrouvés dans le château et ses dépendances.

Première chambre basse :

  • Un grand lit garni de couette, coussin, ciel et trois rideaux en toile blanche, accompagné de deux châlits à quenoilles et d’un marchepied.
  • Six nappes, deux grands linges de table, un petit rideau de couchette et trente et une serviettes, retrouvés dans le lit ouvert.
  • Un loppin de coyte contenant un pied et demi carré.
  • Un buffet à deux fenêtres avec deux serrures près de la porte.
  • Deux bancs, deux tables (une sur tréteaux et l’autre sur deux piliers) et deux chaises.
  • Deux landiers rompus, deux routissouers, une pelle et deux grandes broches en fer.

Deuxième chambre basse :

  • Un buffet à deux fenêtres, dont une seule est utilisable.
  • Un grand coffre en bois avec une serrure, renfermant un ciel de lit en lin frangé, trois rideaux et un autre ciel de lit en pavillon frangé, légèrement usé.
  • Un autre buffet près de la cheminée avec une vieille serrure à bosse.
  • Une grande table sur deux tréteaux, un vieux banc et une arche en bois.
  • Deux landiers et une tramelle presque rompus.
  • Un petit coffre garni d’une serrure et une petite table avec deux tréteaux en bois.
  • Une grande et une petite poêle à cuire, ainsi qu’une casserolette cassée et un chaudron d’airain très usé.
  • Deux pots en fer, l’un avec seulement deux pieds, tous deux très anciens.

Troisième chambre haute :

  • Un grand lit avec coyte et coussin, accompagné d’un ciel de serge frangé de jaune, vert et rouge, usé et rompu, ainsi que deux rideaux de couleur similaire, également usés et rompus, et un châlit à quenoilles.
  • Une couchette avec châlit à quenoilles, couette et coussin, et un vieux ciel de sarge rouge, jaune et verte, complètement rompu.
  • Un vieux buffet sans serrure.
  • Un grand coffre avec serrure.
  • Une petite table sur deux piliers.
  • Un grand banc tourné et une perche pour suspendre des oiseaux.
  • Une haute cellé en bois d’environ cinq pieds de long.
  • Deux landiers avec des crosses.

Cet inventaire offre un aperçu fascinant de la vie quotidienne au château de Montfaucon à cette époque. Malgré son état actuel de démantèlement et de délabrement, le château témoigne encore de son passé glorieux. Ces précieuses informations sont le fruit du travail minutieux des notaires Estienne Bonnyn et Pierre Dubrueil, permettant de préserver l’histoire de ce lieu et des familles qui l’ont habité. Grâce à cet inventaire, nous pouvons imaginer la vie des occupants du château au XVIe siècle.

Ce château ou maison forte, situé à Marigny-Brizay, est probablement l’édifice le plus emblématique de la commune. Il éveille l’imaginaire par son architecture imposante et son histoire riche. Pendant la Première Guerre mondiale, Montfaucon a revêtu un rôle particulier en tant que château-prison. En effet, des prisonniers de guerre allemands y ont été détenus et ont travaillé sur les terres appartenant au propriétaire de l’époque.

Lors de la Première Guerre mondiale, de nombreux châteaux et domaines ont été réquisitionnés pour diverses fonctions, y compris comme lieux de détention pour les prisonniers de guerre. Montfaucon a été utilisé de cette manière, offrant un espace pour héberger et surveiller les prisonniers allemands capturés.

Les détails précis sur le nombre de prisonniers détenus à Montfaucon et les conditions de détention ne sont pas mentionnés dans les informations disponibles. Cependant, il était courant que les prisonniers de guerre soient employés comme main-d’œuvre agricole sur les terres environnantes, contribuant ainsi à l’effort de guerre et participant aux activités agricoles.

Cette période de l’histoire du château souligne son adaptation aux circonstances exceptionnelles de la guerre et témoigne de son importance en tant que lieu historique.

Aujourd’hui, bien que le château soit en état de délabrement, il est pris en charge par une association de passionné pour sauvegarder ce patrimoine local. Retrouvez leur page Facebook sur le lien suivant

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