La chartreuse

Les photos © sont la propriété de la famille de Mascareu, propriétaire de La Chartreuse.

La Chartreuse vue du ciel

Située à Clan, lieu aujourd’hui rattaché à l’ancien bourg, La Chartreuse, ainsi dénommée en raison de sa forme longue à deux faces principales opposées, fut depuis le XVIIIe siècle la maison de campagne d’une famille de magistrats royaux, les Mignot de Plans.

L’un d’entre eux fut maire de la commune en 1800 et son fils en 1845. Cette maison passa successivement dans les mains de leurs descendantes, Madame de Fontaines et Madame de Bodard de La Jacopière. Elle fut, de 1882 à 1892, le siège d’une entreprise de tissage créée par M. Ronsse, originaire du Nord qui employa jusqu’à deux cents ouvriers ; on retrouvait, encore récemment, la production dans le décor de certaines maisons de la région. 

En 1901, La Chartreuse devient la propriété de M. Mongruel, industriel en charpentes métalliques dont il fit breveter certains modèles. Conservant le volume du bâtiment, il le modifia pour lui donner son aspect actuel. Les parements de pierre sont constitués d’éléments accrochés et clavetés selon un procédé mis en œuvre dans le dernier quart du XIXe siècle. Depuis 1926 elle est la propriété de la famille Charlet. Une grille ouvragée, dessinée par Ernest Mongruel, ouvre la demeure. La construction présente un corps central à trois travées, de part et d’autre duquel s’élèvent deux sortes de pavillons construits sur le même plan et matérialisés par un chaînage de pierre vertical. En avant de la façade antérieure est construite une terrasse dont l’accès se fait par des escaliers latéraux ou un escalier central. Le parc entoure la demeure devant laquelle se trouve un grand bassin.

Dans le parc, d’une superficie de quatre hectares, les massifs entourant la maison sont traités de manière classique avec un tracé géométrique, tandis que l’ensemble du jardin est traité à la manière anglaise et présente un caractère pictural grâce à la grande variété d’essences qui y ont été plantées. Il est divisé en deux compartiments par une ancienne charmille qui avait donné précédemment son nom à la propriété.

Les faces sud, ouest et nord sont plantées de rideaux d’arbres en ménageant une vue sur la campagne de ce dernier côté. Quelques bosquets ou arbres isolés ponctuent les pelouses. Grâce aux cèdres du Liban, et de l’Atlas, sapins d’Espagne, pins d’Autriche, ifs et cyprès nous avons en toute saison des teintes variées allant du gris bleu au vert le plus sombre. Dès le printemps, le tableau s’éclaire de nuances plus fraîches d’un feuillage varié fourni par les noyers, merisiers, une grande variété d’érables, marronniers, acacias et féviers d’Amérique au feuillage précieux, des ormeaux. Des prunus rouges brun et quelques érables aux feuilles teintées de rouge rehaussent ces couleurs.

Le cèdre du Liban

Un grand nombre d’arbustes complètent bouquets d’arbres et massifs: lilas, seringats, obiers, budleyas, troènes, lauriers et buis apportent à l’ensemble leurs teintes complémentaires. Selon les saisons, les massifs apportent les accents plus riches des iris, lys, tulipes, rosiers, dahlias et géraniums. Dans le parc, une stèle élevée par Ernest Mongruel en souvenir de la fille unique disparue très jeune et des éléments de pierres sculptées en provenance du château de Bonnivet tout proche rappellent modestement les « fabriques » érigées dans les jardins romantiques. La maison voisine au balcon orné d’une ferronnerie aux deux « L » entrecroisés marquent l’entrée de la propriété.

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